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leurs six enfants. La famille dort à l’étage, les parents   institua la commune légataire de ce bien comme
ont une petite chambre avec une cheminée, les               de tous ceux qu’elle possédait, elle s’assura que le
enfants occupent la seconde petite pièce de                 foyer de ses parents fut entretenu et protégé, et
l’étage. Au rez-de-chaussée, se trouvent une salle à        c’est en leur mémoire qu’elle souhaita que la mai-
manger et une petite cuisine dans laquelle Louise           son soit, après elle et par son don, transformée en
vend les produits de son potager et des arbres frui-        logements sociaux.
tiers de leurs terrains, ils en ont plusieurs dans le vil-
lage et aux abords. Plus tard, leurs petits enfants         C’est en ouvrant la maison que nous avons trouvé,
viendront leur rendre visite.                               accrochée au mur de la cuisine depuis ce mois de
                                                            septembre 1931, cette photographie, cet instant
Jean-François Ghislain se souvient avec émotion de          saisi au vol de l’enfance de Marie-Louise Rigault qui
cette photo accrochée dans la cuisine de ses                inspira ce récit.
grands-parents, c’était amusant d’y voir sa maman
qui semblait y faire la tête, et les autres, ses oncles     Le testament de Marie-Louise Rigault institue la
et tantes tous si jeunes, mais qu’on reconnaît bien :       commune de Villabé légataire de tous ses biens,
Elliette, souriante, Andrée fronçait le sourcil ce jour     ainsi :
là, Paul le taciturne et Marinette qui était si gentille    • Un immeuble à Bagnolet
avec eux, ses neveux. Chaque année, à Noël, elle            • trois appartements parisiens
venait avec, toujours, un cadeau pour chacun.               • La maison de la rue P. Curie à Villabé
Maurice a ensuite vécu dans la maison de la rue             • D’importantes liquidités et de nombreux titres
Curie jusqu’à son décès en 1982 puis c’est Marie-           Nous nous attacherons à respecter scrupuleuse-
Louise qui en hérita. Elle vivait à Paris et ne souhai-     ment la volonté de Madame Rigault et témoignons
tait pas tellement revenir dans cette maison de son         ici notre gratitude à cette âme généreuse et
enfance. Mais de cette date, jusqu’à celle où elle          saluons la noblesse de son geste.

Si tous les personnages décrits dans cette fiction ont existé, et si les dates, lieux et évènements marquants de leurs vies sont
réels, en revanche, les traits de caractère, les anecdotes, sentiments et pensées qui leurs sont prêtés ne sont qu’inventions

           destinées à leur redonner vie, l’espace de cet hommage, évocation d’une vie qui aurait pu être la leur.

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